installation-en-Andalousie

installation-en-Andalousie

L'enseignement

Cet article concernant l'organisation de l'enseignement en Andalousie est à prendre avec toutes les précautions qui s'imposent. Actuellement (janvier 2021), la huitième réforme du système éducatif espagnol, mieux connue sous le nom de Loi Celaa - du patronyme de la ministre de l'Éducation du gouvernement socialo-communiste de Pedro Sanchez - passe mal auprès de nombreux parents d'élèves et occasionne régulièrement manifestations et autres actions. Cette nouvelle loi tend à plus de laïcité dans les établissements scolaires et procède surtout au nivellement de l'enseignement par le bas en "mélangeant" des élèves issus de différents milieux. Une constante dans l'enseignement public mais qui le deviendra aussi dans les établissements "concertados" (établissements privés mais en partie subventionnés). Autre modification de taille, l'espagnol n'est plus langue véhiculaire - une revendication des indépendantistes catalans que n'a pas contestée le président du Gouvernement -. Ceci n'aura pas beaucoup d'incidence en Andalousie mais en Catalogne ! Ou au pays Basque ! Les partis de l'opposition ont introduit des recours devant le Tribunal Constitutionnel. Pour le moment, nous sommes donc dans l'expectative.

 

 

Pour certains expatriés se pose la question de la scolarité des enfants.

Pour certains... parce que les parents qui ont déjà réfléchi au problème savent qu'ils choisiront le système espagnol. A quoi bon rechercher un établissement français - souvent onéreux - si l'enfant est appelé à mener sa vie en Espagne. Il s'agit de réfléchir en expatriés et non pas en déplacés. Vous vous installez en Espagne dans le but d'y entamer une nouvelle vie et non pas parce que votre entreprise vous y envoie pour une paire d'années. Outre les difficultés d'intégration, risque de se poser, le moment venu, le problème de concordance de diplômes... même si Bologne est passé par là. Imaginez-vous avoir dépensé une coquette somme pour que votre enfant s'entende dire que son diplôme n'est pas reconnu en Espagne.

Je puis concéder quelques exceptions à cette règle. Votre enfant doit entrer en terminale, par exemple. Cela se conçoit aisément qu'il termine le cycle entamé... mais pas quand il s'agit de jeunes adolescents.

Pour certains... parce que l'enfant ne domine pas la langue et risque de redoubler une année. A la rigueur mais un enfant apprend vite. Après un trimestre, il nagera dans son nouvel environnement. Très vite, il sera bilingue, avantage essentiel dans un monde du travail en pleine transformation. Croyez-en mon expérience.

 

Ados à l'école.jpeg

 

Fierté et déception

Notre fils avait quatorze ans quand nous nous sommes installés en Espagne. Il se débrouillait en espagnol mais entre jouer avec des amis sur la plage et suivre des cours, la marge est importante.

Jamais cependant, il nous est venu à l'idée de l'inscrire dans un collège francophone ou international. Nous l'avons inscrit dans le réseau public local. Les professeurs, conscients de son handicap linguistique, l'ont soutenu, aidé, encouragé,... Il a réussi sa première année. Bien sûr, les résultats n'étaient pas à la hauteur de ce qu'il présentait en Belgique mais il avait réussi. Nous étions heureux. Heureux pour lui et fiers à la fois.

La deuxième année - et dernière du cycle obligatoire - s'est déroulée sans anicroches. Il a obtenu son diplôme de Educación secundaria obligatoria (ESO).

Notre fils se destinait à un métier particulier, plongeur. Pas pour les touristes ! Plongeur professionnel sur plateforme de forage, pour les constructions sous-marines, pour l'entretien des coques de navire,... Quatorze places seulement pour toute l'Andalousie et le critère de sélection repose uniquement sur la moyenne obtenue en ESO.

Nous étions fiers de sa réussite mais le voilà déçu. La moyenne de notre fils reposait sur deux années au lieu de quatre et la première année fut difficile. Au final, 60 % nous semblait un beau résultat mais quand le dernier élève plongeur reçu présentait une moyenne de 78 %, cela fait mal.

Cette moyenne est donc un handicap aujourd'hui. Nous nous disons que s'il avait redoublé, il aurait obtenu une meilleure moyenne et qui sait, serait entré en formation plongeur. Eut-ce été une année de perdue ? Certainement pas ! L'acquis linguistique - surtout si les parents ne connaissent pas ou ne pratiquent pas la langue - est indéniable et plus qu'une nécessité. Alors quand je lis parfois les commentaires de certains parents qui pensent au bien-être de leurs enfants en les inscrivant dans un établissement francophone, je me dis : "en voilà qui n'ont rien compris à l'expatriation."

 

En Espagne, l'enseignement est, pour le moment, obligatoire jusqu'à seize ans (ESO - Educación secundaria obligatoria).

Il existe un réseau d'enseignement public et un autre, privé.

Si vous optez pour le réseau public, l'établissement scolaire est attribué en fonction du lieu de résidence.

La Junta de Andalucía prend en charge les frais liés à l'enseignement obligatoire, y compris le transport scolaire.

Par contre, dans le réseau privé, tous les frais sont à votre charge.

Il est aussi possible, dans certaines conditions, de suivre l'enseignement dans un établissement privé mais subventionné par la Junta de Andalucía. On parle alors d'enseignement "concertado". Cela se rapproche du réseau d'enseignement libre connu en Belgique.

 

A toute règle, il existe des exceptions

Il faut toujours inscrire votre enfant au préalable quelle que soit son niveau scolaire. Il faut rester vigilant quand aux dates d'inscription... surtout en ce qui concerne l'enseignement non obligatoire. La Junta de Andalucía lance les premières inscriptions dès le mois de mars. Celles-ci concernent les tout jeunes élèves. Ensuite, vient le moment d'inscrire les adolescents en ESO. Plus tard encore, ce sera au tour des étudiants de Bachiller ou de l'enseignement technique.

Vous pouvez demander un autre établissement scolaire que celui qui est attribué à votre enfant. Peut-être l'obtiendrez-vous ! Mais pour cela, il vous faudra faire valoir vos motivations. A chacun des critères - un frère déjà dans l'établissement, les parents qui travaillent à proximité,... - il vous sera attribué un coefficient d'importance. Plus vous avez de points, plus importantes sont vos chances d'obtenir gain de cause. Venant de l´étranger par exemple, vous bénéficiez de dix points d'entrée de jeu. Par contre, vous pourriez ne pas pouvoir bénéficier du transport scolaire. Les bus n'assurent la liaison qu'entre les quartiers et les établissements scolaires qui leur sont associés.

 

diplômés.jpeg

 

Et après l'ESO ?

 

 

 

L'adolescent peut rejoindre le monde du travail. Il n'est pas inutile de rappeler qu'en avril 2013, le taux moyen de chômage des jeunes compris entre 16 et 24 ans atteint les 57%. Aujourd'hui (début 2015), les signes de reprise sont perceptibles mais le chômage des jeunes reste endémique avec près de 50% de sans-emplois. Dans ces conditions, le diplôme reste un sésame important dans l'octroi d'un travail.

L'adolescent peut continuer l'enseignement général (Bachiller) durant deux ans, ce qui lui ouvre les portes de l'université.

L'adolescent peut entamer une formation technique et professionnelle de deux ans (Grado medio) ou quatre ans (Grado superior). Rien de comparable avec l'enseignement professionnel en Belgique qui regroupe essentiellement les exclus des autres réseaux, présents afin que les parents puissent toujours bénéficier des allocations familiales. Il s'agit plus ici de l'équivalent d'un A2. Les portes de l'université lui sont aussi ouvertes mais uniquement dans la branche suivie. Pas question pour un électricien de se lancer dans des études de Droit. Par contre, s'il désire poursuivre comme ingénieur industriel, pourquoi pas !

L'adolescent peut suivre des formations professionnelles ciblées - modules - dont la durée varie en fonction de la difficulté. La plupart sont dispensées par des centres de formation privés, donc payants. Le certificat fourni au terme de ces cours n'est pas toujours reconnu par les institutions publiques.

 

Une procédure "fastidieuse"

Venant de l'étranger, il ne vous sera pas tenu compte du non-respect des dates imposées... mais cela ne fonctionnera que l'année de l'installation. Il est intéressant de posséder les attestations d'équivalence de diplômes... surtout en ce qui concerne le Bachiller ou les formations techniques et professionnelles.

Tant que l'étudiant reste dans le même niveau d'études (ESO, Bachiller, Grado medio ó superior) , il lui suffit de rentrer son dossier d'inscription pour l'année scolaire suivante en fin juin ou début juillet (à contrôler au secrétariat de l'établissement concerné). S'il doit présenter des épreuves de repêchage, il doit confirmer son choix en septembre, dès que les résultats sont connus.

Pour le passage au niveau supérieur, les inscriptions sont ouvertes selon un calendrier présenté par la Junta de Andalucía. Sur son site internet, elle propose les formations ouvertes, les centres andalous où elles peuvent être suivies et le nombre de places ouvertes. En effet, dès que l'on entre dans le réseau d'enseignement non obligatoire, il existe un numerus clausus basé sur les résultats scolaires antérieurs. Un nivellement par le haut en quelque sorte !

Le candidat peut s'inscrire à un nombre indéfini de formations mais son choix prioritaire (formation et centre de formation) vient en premier sur la requête (solicitud) qu'il doit présenter au secrétariat du centre qui apparaît en premier. En fonction des résultats obtenus en ESO (côte moyenne), il est classé dans chacune des formations sélectionnées. Par quatre fois, les listes sont corrigées et représentées, tenant compte de conditions d'accession non remplies, de choix émis, de désistements,... Le candidat peut alors connaître son rang pour chacune des formations choisies. Il émet alors un choix définitif (inscription) ou se tient en réserve.

Dès que le candidat a émis un choix définitif, le nombre de places dans cette formation et dans le centre concerné diminue d'une unité tandis qu'il est rayé des autres choix qu'il aurait émis.

En fin septembre, soit deux semaines après la rentrée des classes, une dernière évaluation permet de redistribuer les dernières places laissées vacantes. Des élèves abandonnent d'entrée de jeu ou ne se présentent même pas en début de formation.

 

L'année scolaire peut vraiment débuter.

 

Une semaine compte trente heures de cours (55 minutes) réparties en cinq jours. L'école débute vers huit heures le matin et s'achève vers quatorze heures trente, avec une récréation entre onze heures et onze heures trente.

Si l'année scolaire débute le 15 septembre, les congés sont moins nombreux qu'en Belgique. Pas de congé de Toussaint (Pour moi, ce sera toujours les congés de Toussaint, n'en déplaise à cette communauté-là.) ! Pas de congé de carnaval ! Une seule semaine à Pâques (toujours la semaine qui précède Pâques ou Semana santa). Lundi de Pâques, Ascension, lundi de la Pentecôte ne sont pas des jours fériés. Par contre, il existe quelques congés locaux comme el Día de Andalucía (28 février), el Día de la Hispanidad (12 octobre) et le jour commémoratif du/de la Saint(e) patron(ne) de votre cité de résidence.  



28/04/2013
2 Poster un commentaire
Ces blogs de Voyages & tourisme pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 156 autres membres